Marie Mancini to Ortensia Stella

Thursday, July 14, 1672

[French]

a grenoble ce 14me[[iullect?]]

ma pauvre contesse ie vous aye touiours aimee et vous aymeré cest pour né vous faire pas d'affaire que jay manqué de confiance non que ie doutasse de vous sachant fort bien a quelle point vous este segrette si on avoit montre les lettres que iavais lesse vous oriez veu que ie ne vous avais pas [[oubli]] oublie et dans les partages vous auriez reconu mon amitie—ausi bien que les autre mais lon [[something crossed out]] hut trop de crinte ce qui fit déchirer les lettre a [[it looks like "a" is written over "et"]] ce luy qui en estoit charge mais vous poures dire a marquatelli quil vous donne le revenu de mille escus de' l'argant que jay nelle

comunita en attandant quil vous puisse donner la somme Monsieur de moriez est charge de tout le reste pour arnolfiny Madame diodaty, et les austres celles qui oront de l'amitie pour moy de mes femmes me viendrons trouver trouver mais [[nanet]] nanet est trop angagee et [[cons]] constance pour tiche elle a gran tort de nestre pas venue [[avec?]] fanchon elle est a moy et ie sere bien [[aize? / aise?]] de [[la voir? / lavoir?]] ne voulant pas de visages nouveaus jay ordonné aussi a antoine et anna quelque chosse chacune [["cha" is written over "elle"]] elle mont fort bien servie anvoyez moy nene et vous me feres un gran plaisir faite moy venir de mes filles celle qui

serons bien [[aize? / aise?]] de mevenir trouver si lon leurs vouloit permettre de me porter ausi quelque ardes ianne grand besoin et faite que marquatelli retire les bimestres des monts et me les faire tenir vous poures faire mes afaires astheur a rome ie sere ancor icy lontenps iattand mon frere Mad.a mazarin est an savoye ie suis fort soli[[letters crossed out]]terre et tout a vous

contessa

[French]

À Grenoble ce 14me juillet

Ma pauvre comtesse, je vous ai toujours aimée et vous aimerai toujours. C'est pour ne pas vous faire d'affaire que j'ai manqué de confiance, non que je doutasse de vous, sachant fort bien à quel point vous êtes secrète. Si on avait montré les lettres que j'avais laissées, vous auriez vu que je ne vous avais pas oubliée et dans les partages, vous auriez reconnu mon amitié—aussi bien que les autres. Mais l'on eut trop de crainte, ce qui fit déchirer les lettres à celui qui en était chargé. Mais vous pourrez dire à Marcatelli qu'il vous donne le revenu de mille écus de l'argent que j'ai dans les

communautés, en attendant qu'il puisse vous donner la somme. Monsieur de Moriès est chargé de tout le reste pour Arnolfini, Madame Diodati et les autres. Celles de mes femmes qui auront de l'amitié pour moi viendront me trouver, mais Nanette est trop engagée et Constance. Pour Tiche, elle a grand tort de n'être pas venue avec Fanchon. Elle est à moi et je [[serai / serais]] bien aise de l'avoir, ne voulant pas de visages nouveaux. J'ai ordonné aussi à Antonia et Anna quelque chose chacune ; elle m'ont fort bien servie. Envoyez-moi Néné et vous me ferez un grand plaisir. Faites-moi venir de mes filles celles qui seront bien aise de venir me trouver. Si l'on voulait leur permettre de me porter aussi quelques hardes, j'en ai grand besoin. Et faites que Marcatelli retire les bimestres des monts et qu'il me les fasse tenir. Vous pourrez faire mes affaires à cette heure à Rome. Je serai encore longtemps ici ; j'attends mon frère. Madame Mazarin est en Savoie.

Je suis fort solitaire et tout à vous,

Contessa

.

[English]

Grenoble 14 July

My poor Countess, I have always loved you, and I always will. It was to avoid causing trouble for you that I showed a lack of confidence, not because I doubted you, knowing full well how discreet you are. If you'd been shown the letters that I left, you would have seen that I had not forgotten you, and in the division of goods, you would have recognized my friendship—as the others would have as well. But people were too fearful, which caused the letters to be ripped up by the man who had charge of them. But you can tell Marcatelli that he should give you the revenue of a thousand écus from the money that I have in the

communities, until such time as he can give you the full amount. Monsieur de Moriès is responsible for all the rest for Arnolfini, Madame Diodati, and the others. Those of my women who feel kindly toward me will come to join me, but Nanette is overburdened and Constance. As for Tiche, she was very wrong not to have come with Fanchon. She is in my service, and I [[will be / would be]] glad to have her, since I don't want new faces. I have also sent orders to Antonia and to Anna; they have served me very well. Send me Néné, and you'll please me greatly. Have those of my maids come who are pleased to join me. If they were permitted to bring me some old clothes, too, I have great need of them. And have Marcatelli withdraw the bimonthly revenue from the mountains and send it to me. You may attend to my affairs now in Rome. I will be here for a long time yet; I'm waiting for my brother. Madame Mazarin is in Savoy.

I am very lonely and entirely yours,

Contessa.


Source

Permission to publish this letter has been granted by the Colonna Archive at the Library of the Abbey of Santa Scolastica, in Subiaco, Italy. The Colonna Archive's preferred citation for the physical letter is below.

Sezione 4: Corrispondenza / serie 63: Ortensia Stella / sottoserie 3: lettere di Maria Mancini / lettera del 1672/07/14, da Grenoble (un pezzo).